La mer de Norvège, qui s’étend jusqu’à l’Arctique, est le refuge d’une biodiversité exceptionnelle. Une nouvelle menace inquiétante se profile aujourd’hui au nord du cercle polaire arctique: l’extraction minière en eaux profondes. Le gouvernement norvégien envisage d’ouvrir des zones de la mer de Norvège à cette activité destructrice. Les sites proposés sont  les habitats de nombreuses espèces marines, dont certaines baleines remarquables. Les perturbations potentielles, telles que la pollution sonore et la destruction des habitats, pourraient avoir des conséquences dévastatrices sur ces créatures déjà vulnérables et sensibles aux bruits.

Nous vous présentons ici trois espèces de baleines exceptionnelles que l’on rencontre dans l’Arctique, notamment dans les zones où la Norvège envisage de lancer l’extraction minière en eaux profondes.

La baleine à bec du Nord

La baleine à bec du Nord. ©Whitehead Lab

La baleine à bec du Nord est une espèce fascinante, reconnue pour son apparence distinctive. Son large front bulbeux, appelé melon, est essentiel pour la communication et l’écholocalisation. Adaptée aux eaux profondes, cette baleine peut plonger pendant de longues périodes et chasse principalement des calmars près des fonds marins.

Le son est essentiel pour les baleines à bec du Nord. Elles communiquent à l’aide d’une gamme complexe de vocalisations et utilisent des clics d’écholocalisation pour naviguer et se nourrir. Malheureusement, l’état de leur population demeure incertain. Après avoir été sévèrement décimées par la chasse à la baleine, ces baleines font désormais face à de nouvelles menaces telles que la pollution et le bruit d’origine humaine. Les recherches montrent qu’elles sont particulièrement vulnérables aux perturbations acoustiques, comme celles produites par le sonar militaire et les tests sismiques liés au forage pétrolier et gazier. Si l’extraction minière en eaux profondes commence dans la mer de Norvège, les conséquences pourraient être funestes pour ces créatures exceptionelles. Il est aussi crucial de poursuivre les recherches pour mieux comprendre et protéger cette espèce encore mal connue.

Le Cachalot

Cachalots dans l’océan Indien, Australie-Occidentale. © Alex Westover

Les cachalots tirent leur nom de la spermaceti, une substance unique que l’on trouve dans leurs grandes têtes carrées. Cette cire, autrefois utilisée dans les bougies et les cosmétiques, joue un rôle crucial en aidant à la flottabilité et en supportant la pression lors de leurs plongées profondes à la recherche de nourriture. Fascinants et redoutés, les cachalots sont rendus célèbres par leur représentation dans le célèbre roman Moby Dick.

Ces baleines, qui possèdent le plus grand cerveau de tous les animaux terrestres, sont capables de plonger à des profondeurs inégalées par la plupart des autres créatures. Dans les profondeurs de l’océan, elles se servent d’un sonar puissant pour localiser leur nourriture et naviguer, émettant des clics pour l’écholocalisation et pour communiquer entre elles. Ces clics fonctionnent un peu comme un code Morse. Les groupes de cachalots ont des styles de communication distinctifs, avec des accents régionaux uniques.

Les cachalots sont une espèce cosmopolite, que l’on trouve dans tous les océans du monde, de l’Arctique à l’Antarctique. Les femelles et les jeunes adultes préfèrent les eaux tempérées et tropicales, tandis que les mâles migrent vers les eaux polaires pour se reproduire, avant de retourner dans des zones plus chaudes. Pour se protéger des prédateurs comme les orques et les requins, ils adoptent une stratégie de défense unique: ils rapprochent leurs têtes tout en écartant leurs queues, formant ainsi une formation semblable à une roue, avec les petits vulnérables protégés au centre.

Après avoir été intensivement chassés pendant l’ère de la pêche à la baleine, les populations de cachalots n’ont pas encore retrouvé leur niveau initial. Aujourd’hui, ils font face à de multiples menaces dues aux activités humaines, telles que les collisions avec les navires, l’enchevêtrement dans les équipements de pêche abandonnés, la pollution plastique et les nuisances sonores. L’Union internationale pour la conservation de la nature les classe comme ‘Vulnérables’ au niveau mondial et ‘En danger’ en Méditerranée.

La Baleine à bosse

Une baleine à bosse émergeant hors de l’eau près d’un récif, dans le sud de la Grande Barrière de Corail, au Queensland, en Australie. © Paul Hilton / Greenpeace

Les baleines à bosse sont parmi les plus célèbres et les plus appréciées des baleines dans le monde. Leur apparence distinctive, avec leurs bosses caractéristiques sur la tête, les plis le long des mâchoires, ainsi que leurs acrobaties impressionnantes et leurs chants uniques, les rendent facilement reconnaissables. Leurs mouvements sont souvent spectaculaires à observer en surface, notamment les sauts hors de l’eau et les claquements de queue, générant des éclaboussures visibles de très loin. Les baleines à bosse réalisent les migrations les plus longues de tous les mammifères.

Les baleines à bosse produisent une large variété de sons, tels que des gémissements, des cris et même des ronflements, qui s’assemblent pour créer de véritables « chansons ». Les scientifiques explorent encore comment ces chants évoluent au fil du temps et diffèrent d’une population à l’autre. On pense que certains de ces sons sont liés à la parade nuptiale, tandis que d’autres servent de moyens de communication entre les mères et leurs petits.

Ces baleines utilisent également des techniques de chasse fascinantes. L’une d’elles est appelée “pêche en filet de bulles”, où les baleines à bosse soufflent des bulles pour former un rideau ou un filet qui piège les bancs de poissons.

Les baleines à bosse sont présentes dans tous les océans et entreprennent de longues migrations entre leurs zones d’alimentation estivales près des pôles et leurs aires de reproduction hivernales dans les régions tropicales. Avant de partir, elles doivent s’alimenter abondamment pour accumuler les réserves d’énergie nécessaires à leur voyage.

Comme de nombreuses autres espèces de baleines, les baleines à bosse ont été massivement chassées à des fins commerciales, ce qui a entraîné une baisse drastique de leur population. Cependant, depuis l’interdiction de la chasse commerciale, de nombreuses populations de baleines à bosse ont pu se rétablir de manière significative, évitant ainsi l’extinction.

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En août, Greenpeace International, Greenpeace Nordic et Greenpeace Allemagne ont envoyé des scientifiques dans une région de l’Arctique où la Norvège prévoit d’autoriser l’extraction minière en eaux profondes. Les scientifiques ont mené des enquêtes visuelles et acoustiques sur les cétacés locaux, notamment les cachalots et les baleines à bec du Nord. Ces résultats permettront de mieux comprendre quelles espèces de baleines fréquentent les zones menacées de destruction. Ces recherches  renforcent l’argumentation contre l’ouverture de l’Arctique à l’extraction minière en eaux profondes.

Arctique: stop à l’extraction minière en eaux profondes!

Le gouvernement norvégien prévoit d’autoriser l’extraction minière en eaux profondes dans la région de l’Arctique. Envoyez un email de protestation au Premier ministre norvégien.

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