Adidas, sponsor officiel de la Coupe du Monde au Brésil, a annoncé aujourd’hui un nouvel échéancier crédible pour décontaminer sa production. Cette annonce intervient après trois semaines de pression internationale dans le cadre de la campagne Detox. Le plan d’action d’Adidas intègre l’élimination des perfluorocarbures (PFC) et assure une meilleure transparence dans la chaîne d’approvisionnement.
« La pression des amateurs de sport du monde entier a eu de l’effet – juste à temps avant le coup d’envoi de la Coupe du Monde. Adidas joue ainsi un rôle de pionnier dans l’industrie des articles de sport », déclare Mirjam Kopp, chargée de campagne Toxiques de Greenpeace Suisse.
Adidas s’engage à ce que 99% de ses produits soient exempts de PFC d’ici à 2017. De plus, tous ses produits seront fabriqués sans substances chimiques toxiques d’ici à 2020. Les PFC sont utilisés dans la fabrication de vêtements et de chaussures pour leurs qualités d’imperméabilité et anti-taches. Libérés dans l’environnement, ils sont persistants et peuvent avoir un impact sur les systèmes immunitaire et reproducteur.
Adidas s’est également fixé comme objectif de rendre sa chaîne de production plus transparente. La population touchée par la pollution des eaux usées sera informée des différentes substances chimiques provenant des usines avoisinantes. Adidas publiera, à fin 2014, les données sur les eaux usées de 99% de ses fournisseurs en Chine. Jusqu’à juin 2016, 80% des données sur les eaux usées dans le monde entier seront rendues publiques. La Chine doit faire face à de graves problèmes de pollution d’eau et l’industrie textile y contribue largement. Près de la moitié de la population rurale n’a pas accès à de l’eau potable qui réponde aux normes internationales.
Il y a trois ans, Adidas s’était déjà engagé à décontaminer sa production d’ici à 2020. Mais jusqu’à présent, il n’y avait pas eu de réel pas en avant. En mai dernier, un rapport Greenpeace a révélé que de nombreuses substances toxiques ont été retrouvées dans des produits Adidas, Nike et Puma des collections spéciales Coupe du Monde. Les taux en PFC les plus élevés ont été décelés dans une paire de chaussures de la collection « Predator » achetée en Suisse. Ce taux dépassait 14 fois la valeur limite recommandée par Adidas lui-même.
Des milliers d’amateurs de sport, des bénévoles et des cyberactivistes ont pris contact avec Adidas pour exiger une production propre. Dans plus de 30 villes d’Europe, d’Asie et d’Amérique latine, des militants Greenpeace ont protesté devant les boutiques d’Adidas. De plus, des milliers de mails ont été envoyés à l’attention du directeur général Herbert Hainer. Par une vague en ligne « La Ola », des consommateurs ont également exigé d’Adidas des articles de sport sans toxiques.
« Des entreprises internationales telles qu’Adidas ont le pouvoir d’agir. Il en va de leur responsabilité d’éliminer les produits nocifs de leur production. Il est maintenant temps pour Nike et Puma de suivre le mouvement », affirme Mirjam Kopp.