Iris Menn, directrice exécutive de Greenpeace Suisse et docteur en biologie marine, explique ce que Greenpeace entreprend pour stopper la destruction continue de la nature. 

Iris Menn
Biologiste marine et
directrice de Greenpeace Suisse

Partout dans le monde, la destruction de la nature atteint des niveaux records. Comment pouvons-nous y mettre fin?

Pour enrayer durablement et à long terme la disparition des espèces, il faut mettre en place de vastes zones protégées dans lesquelles la nature reste intacte et peut se régénérer. Il y a consensus scientifique sur le fait qu’environ un tiers des mers et des terres doivent être protégées de l’intervention humaine. En collaboration avec des scientifiques de renom, Greenpeace a largement contribué à poser les bases de ce consensus. Malheureusement, la situation politique mondiale rend difficile de trouver un accord sur des traités internationaux de protection.

Que fait Greenpeace jusqu’à ce que ces traités internationaux de protection soient mis en place?

Nous intervenons sur de nombreux sites dans le monde pour éviter l’effondrement d’écosystèmes importants. Au Brésil, en Indonésie et au Congo, nous travaillons en étroite collaboration avec les communautés autochtones pour protéger la forêt tropicale. Notre soutien permet à ces communautés de se défendre contre les entreprises de matières premières et les responsables politiques corrompus. Nos bénévoles de la lutte contre les incendies interviennent en Indonésie et en Sibérie lorsque les forêts brûlent. La collaboration avec les populations côtières permet également de remporter d’importants succès pour la protection du milieu marin, par exemple en Afrique. Tant que les autorités politiques du monde entier échoueront, nos protestations non violentes resteront nécessaires.

Comment enrayer la disparition des espèces en Suisse?

En Suisse aussi, il faut davantage de zones protégées, car seulement 6% du territoire national est intégralement protégé. À cela s’ajoute notre agriculture intensive, qui est l’une des principales raisons de la baisse de la biodiversité. Les monocultures sans lieux de retraite n’offrent pas d’habitat aux animaux. Et les pesticides n’agissent pas seulement contre les parasites, mais aussi contre toute une série d’insectes et d’autres micro-organismes. Cette situation prive à son tour de nombreux oiseaux nicheurs et poissons de nourriture. C’est pourquoi Greenpeace lutte pour le passage à l’agriculture biologique.

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