Les négociations des Nations unies sur un traité mondial de protection de la haute mer ont échoué la semaine dernière à New York. Les gouvernements n’ont pas réussi à se mettre d’accord et la haute mer reste donc pour l’instant une zone où la pêche, la pollution et l’exploitation sont presque incontrôlées et où la protection passe au second plan. Lors des négociations, la Suisse n’a pas non plus montré suffisamment d’ambition pour vouloir changer cela.
Des négociations lentes
Les menaces aiguës qui pèsent sur les océans et les êtres vivants qui y vivent – surpêche, crise climatique, pollution et, depuis peu, risque de destruction par l’exploitation minière en eaux profondes – contrastent fortement avec le rythme des récentes négociations. Alors que les Etats membres des Nations Unies luttaient sans succès à New York pour trouver un consensus, l’exploitation des océans progressait sans entrave : le dernier jour des négociations, le navire Arctic Sunrise de Greenpeace a découvert dans l’Atlantique, dans un rayon de 35 km, quelques 265 navires de pêche industriels ont été documentés. Ces énormes usines flottantes vident la mer de manière presque incontrôlée.
Participation suisse à l’échec de l’accord de protection
La Suisse a également sa part de responsabilité dans l’échec des négociations. Elle a empêché l’établissement d’un comité dans le cadre du traité qui puisse mettre en œuvre la création d’aires marines protégées. La Suisse veut laisser la protection et les mesures nécessaires à des organismes existants, comme les organisations régionales de gestion de la pêche (ORGP). Or, ce sont précisément ces organismes qui laissent libre cours au pillage des mers depuis des décennies et qui font passer leur exploitation avant leur protection. Greenpeace a rendu public l’échec des ORGP dans plusieurs études, par exemple « Out of line« , « Sharks under Attack » ou « High Stakes« .
Dans cette position, la Suisse sympathise avec des pays comme la Norvège, l’Islande et le Japon ; des pays qui adoptent une attitude plutôt négative vis-à-vis du Traité sur l’Océan. Une position plus que décevante pour la Suisse. Cela ne lui permettra pas non plus de respecter les engagements qu’elle a pris : Dans le cadre de la High Ambition Coalition, elle s’est engagée à œuvrer en faveur d’un traité mondial sur les océans prévoyant la protection d’un tiers de la superficie des mers d’ici 2030. Dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique (CBD), la Suisse s’est également engagée à stopper la perte de la biodiversité d’ici 2030. Tout cela semble n’être que des mots et n’a aucune importance pour le Conseil fédéral.
Dernière chance pour les océans
La protection des océans est toujours en jeu. Le cycle final des négociations doit avoir lieu fin 2022. Il reste encore un peu d’espoir que le Conseil fédéral et les chefs de gouvernement des autres États membres parviennent à cette occasion à un accord pour le bien des océans et donc pour notre bien à tous. Nous demandons aux gouvernements d’accélérer considérablement les négociations et de conclure un accord solide avant 2022. Soutenez vous aussi un traité sur les océans en signant la pétition.
Le Traité mondial sur les océans offre la possibilité d’améliorer la protection des océans. En savoir plus et signer la pétition adressée aux Nations Unies.