Le nouveau bureau de Greenpeace au Congo a organisé en juillet des ateliers réunissant les forces vives de la société civile autour de problèmes liés à l’exploitation forestière. A l’issue de ces rencontres, une lettre ouverte a été remise au ministre congolais de l’Environnement, Monsieur José Endundu Bononge. L’exigence de plus de transparence dans les réformes en cours et d’une participation accrue des populations concernées figure au cœur des revendications de Greenpeace, notamment lors d’un récent entretien avec le haut responsable congolais.


Les communautés locales voient les exploitants couper et évacuer du bois, sans même être informées de la légalité ou de l’illégalité de ces activités. ©Greenpeace/Pfotenhauer (Archives)

La République démocratique du Congo (RDC)
abrite une bonne partie du second massif de forêts tropicales de la
planète. Ces forêts constituent un réservoir de biodiversité
exceptionnel. Malheureusement elles sont également convoitées par
l’industrie du bois qui profite des difficultés rencontrées par les
autorités congolaises pour les contrôler efficacement.

Sous l’impulsion de divers bailleurs de fonds, plusieurs outils
législatifs ont été mis en place ces dernières années en RDC. Tous
visent à réformer la sylviculture. Il s’agit d’un processus de
longue haleine que Greenpeace suit pas à pas depuis sa mise en
place, au début des années 2000. La révision légale des titres
forestiers figure en bonne place au sein de cet arsenal
juridique.

Une première étape a été conclue en janvier 2009 lorsque les
autorités congolaises ont finalisé cet exercice qui implique
l’examen de tous les titres forestiers existants. Si Greenpeace
avait, à l’époque, salué la remise de la copie ministérielle, elle
n’avait pas manqué de faire remarquer que tout reste à faire pour
sauver les forêts du Congo, y compris assurer un réel suivi de la
réforme en cours, les conditions n’étant pas réunies pour assurer
un contrôle efficace de l’industrie.

Quelques mois après l’ouverture de son bureau à Kinshasa,
Greenpeace ne peut que réitérer – notamment via le courrier adressé
au ministre congolais de l’Environnement – ses inquiétudes quant à
l’application des mesures législatives envisagées. Plus que jamais,
l’absence de concertation de la population locale apparaît comme un
problème essentiel.

Sur le terrain, les communautés forestières, privées de tout
droit de recours, sont maintenues dans une ignorance totale de la
«réforme» phare des bailleurs. Même une information aussi simple
que la liste des permis de coupe en vigueur n’a jamais été publiée.
Les communautés voient les exploitants couper et évacuer du bois,
sans même être informées de la légalité ou de l’illégalité de ces
activités. Leur rôle est réduit à être les témoins impuissants de
la dégradation de leurs forêts et de leurs moyens de
subsistance.

« Les réformes entreprises dans le domaine
forestier en RDC ne servent qu’à masquer l’anarchie qui règne dans
l’exploitation de ses ressources forestières » explique Asti Roesle,
responsable de la campagne Forêts de Greenpeace Suisse.

Une gestion durable des forêts congolaises est cruciale pour la
survie de plus de quarante millions de Congolais. Le maintien de
ces forêts est aussi capital pour la biodiversité et le climat. Un
plan de zonage participatif a par ailleurs été identifié comme une
étape indispensable pour rendre l’exploitation forestière en RDC
compatible avec les défis environnementaux du 21ème siècle: lutte
contre les changements climatiques et maintien de la
biodiversité.

Ce plan de zonage doit être réalisé main dans la main avec la
population locale et permettre d’identifier clairement les
différents usages de la forêt congolaise. Doivent ainsi être
définies des zones de forêts classées, d’autres dévolues à la mise
en œuvre d’alternatives à une exploitation forestière non durable,
d’autres encore réservées aux communautés locales et enfin à une
exploitation durable du bois.

Plus d’informations sur
notre campagne en RDC

Vidéo: « Sauvons les
forêts »

Pétition: « Zéro
déforestation »