Le 10 décembre, la multinationale Unilever a annoncé qu’elle rompait son contrat d’approvisionnement avec Sinar Mas, le principal producteur indonésien d’huile de palme. Cette annonce fait suite à la publication d’un rapport de Greenpeace prouvant que Sinar Mas est impliqué dans la déforestation sauvage et la destruction des tourbières en Indonésie. Unilever a déclaré que « les critiques de Greenpeace sont d’une telle nature qu’on ne peut les ignorer » et qu’il se devait de rompre avec Sinar Mas.
Le principal vecteur de cette déforestation en Indonésie et en Malaisie est la transformation de zones forestières en plantations de palmiers à huile. ©Greenpeace/Novis (Archives)
Unilever est un des géants mondiaux de l’agro-alimentaire, des cosmétiques et des détergents. Sa décision représente donc une grande victoire pour Greenpeace. Elle est une nouvelle étape dans notre combat contre la déforestation en Indonésie. Ces dernières semaines, nous avons multiplié les actions pour y stopper la destruction des forêts tropicales et des tourbières. Fin novembre, nous avons bloqué les activités d’une filiale de Sinar Mas. Le 12 novembre, nos activistes se sont enchaînés à des excavateurs appartenant à l’un des plus gros producteurs indonésiens de pâte à papier. Le 29 octobre, nous avons empêché un navire en provenance d’Indonésie de décharger à St-Nazaire 15’000 tonnes de tourteaux de palme.
A chaque fois, l’objectif de Greenpeace est de dénoncer la destruction de forêts et de tourbières en Indonésie au profit de plantations d’huile de palme. Ce massacre a fait du pays le troisième émetteur mondial de gaz à effet de serre. Alors que Nicolas Sarkozy reçoit ce lundi 14 décembre le président indonésien, celui-ci doit s’engager beaucoup plus dans la lutte contre la déforestation. Mais avec l’aide des pays en développement. Pour l’instant, les propositions de ces derniers sur le sujet sont nettement insuffisantes.
Pourtant, 20% des émissions mondiales de gaz à effet de serre sont dues à la déforestation. Dans le cadre des négociations climatiques de Copenhague, la question doit donc être abordée. Greenpeace demande ainsi que soit créé un fonds mondial de lutte contre la déforestation et que les pays développés allouent chaque année 30 milliards d’euros à la protection des forêts.