Dans le cadre de sa campagne Detox! Greenpeace a interpelé hier Levi’s. Au Mexique, des militants ont déployé une flèche de 110 mètres de long pointant vers l’une des usines travaillant pour le géant du jeans et accompagnée d’une banderole demandant à Levi’s de cesser de polluer les rivières.
Cette activité s’accompagne du lancement du rapport de Greenpeace Toxic Threads: Under Wraps (version intégrale en anglais) révélant comment deux des plus grandes usines textiles du Mexique, travaillant pour des marques de vêtements telles que Levi’s, Calvin Klein, LVMH, Guess, Gap et Walmart rejettent dans les rivières des substances chimiques dangereuses. Le rapport de Greenpeace montre combien il est difficile, voire impossible, de réparer les dégâts commis ou de faire payer les pollueurs.
« Il s’agit de l’une des pires pollutions identifiée par Greenpeace au Mexique et l’on ignore son ampleur exacte, explique Mirjam Kopp, chargée de campagne Toxiques. Les Mexicains ont le droit de savoir ce qui est rejeté dans leurs rivières et qui en est responsable. Et les grandes marques de vêtement doivent agir de manière urgente ».
Greenpeace demande à Levi’s et aux autres marques qu’elles exigent de leurs fournisseurs qu’ils rendent publique la liste des produits toxiques rejetés dans l’environnement et s’engagent à éliminer dans les plus brefs délais les substances chimiques les plus dangereuses. Les usines Kaltex (Aguascalientes) et Lavamex (San Juan del Rio) étudiées dans le rapport fonctionnent dans la plus grande opacité grâce à un cadre législatif national particulièrement laxiste.
Les prélèvements effectués par Greenpeace sur les eaux usées rejetées par ces usines révèlent la présence d’un cocktail varié de substances toxiques. Certaines sont utilisées directement lors de la fabrication des vêtements et d’autres sont issues de la dégradation dans l’environnement d’autres produits chimiques.
Les conséquences pour la santé et pour l’environnement sont graves: certaines de ces substances menacent les fonctions reproductives des humains et d’autres empoisonnent la vie aquatique. Parmi ces substances, certaines sont persistantes et s’accumulent durablement dans l’environnement et la chaîne alimentaire.
Suite à la pression publique exercée par Greenpeace et par des centaines de milliers de personnes ayant rejoint l’organisation dans ce combat, Zara a pris l’engagement d’exclure d’ici à 2020 l’ensemble des substances chimiques dangereuses de sa chaîne de production, avec un plan d’action concret d’élimination progressive. Le groupe espagnol fait ainsi la démonstration qu’une décontamination est possible.
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