Le mardi 20 août, nous avons dépensé toutes les ressources que notre planète a mises à notre disposition pour cette année 2013. Imaginez-vous devoir interrompre vos 3 semaines de vacances après 13 jours parce que vous n’avez plus d’argent. Parce que vous avez vécu au-dessus de vos moyens. Aujourd’hui, l’humanité est dans la même situation par rapport à notre planète.


©NASA

A partir d’aujourd’hui, nous pillons les ressources de la nature – c’est le message de la journée du dépassement écologique. Chaque année, le Global Footprint Network (GFN)  calcule la date du Earth Overshoot Day. Ces 25 dernières années, ce jour a eu tendance à se rapprocher du milieu de l’année – en 1986, il a eu lieu le 31 décembre.

Aujourd’hui, l’humanité utilise déjà 1,5 planète, mais n’en dispose toujours que d’une. Si toute la population humaine vivait comme les Suisses, nous aurions besoin de près de 3 planètes. Si c’était comme les étasuniens, l’humanité aurait besoin de plus de 5 planètes. Cela fait des dizaines d’années que la Suisse a une empreinte écologique plusieurs fois plus grande que sa propre biocapacité. Dans les années 1960, nous avions ainsi déjà besoin de près de deux planètes.


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Nous devons changer notre façon de penser! Comment pouvons-nous changer la situation en tant que consommateur? En tant qu’individu nous ne menons pas les négociations sur les changements climatiques et n’édictons pas les normes industrielles. C’est vrai, mais nous pouvons changer notre façon de consommer. Si vous avez par exemple récemment séjourné au bord de la mer, vous avez certainement remarqué les nombreux déchets en plastique: des morceaux de plastique, des bouteilles en PET, de bouchons de bouteilles, toutes sortes d’emballages et de sachets, des lacets en plastique, de petits morceaux de plastique poncés par l’eau et le sable – tout cela est arrivé là par négligence ou porté par les flots.

Sommes-nous vraiment les maîtres du recyclage que nous prétendons être? Cela fait de nombreuses années que les bouteilles en PET et les contenants qui ne sont pas destinés à être réutilisés ont évincé les bouteilles et les contenants réutilisables. Dans le domaine des articles d’hygiène (papier toilette, mouchoirs en papier, etc.) on constate que ce n’est souvent pas la solution la plus écologique qui est utilisée. En une dizaine d’année, la part des fibres recyclées y est ainsi passée d’environ trois quarts à environ la moitié. Les papiers de toilette contiennent ainsi majoritairement de la fibre fraîche.


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Greenpeace pense que nous devons mieux utiliser les ressources dont nous disposons pour que notre planète puisse offrir un avenir viable à toutes et à tous; nous devons tout faire pour que le jour du dépassement ne soit pas avant le 31 décembre. Aujourd’hui, nous sommes clairement les débiteurs des pays dont la consommation par tête est nettement en dessous de la nôtre. Réduire notre consommation de ressources n’est pas difficile et il y a quelques années nous savions déjà comment faire. Nous devrions nous réhabituer à utiliser des bouteilles consignées et du papier recyclé.

Si nous voulons que les générations futures puissent encore vivre sur la planète Terre, nous ne pouvons utiliser qu’autant de ressources et générer autant de déchets que la biosphère peut produire et réabsorber. Et combien cela fait-il? C’est ce que nous apprend le calcul de notre empreinte écologique. Cette méthode développée par le Global Footprint Network permet de calculer quelle est la surface nécessaire pour fournir les ressources naturelle nécessaires à chacun-e pour son alimentation, ses vêtements, sa mobilité – par exemple lorsqu’il voyage en voiture, en avion ou en train, chauffe sa maison etc. L’empreinte écologique s’indique en hectare global (gha). Il tient aussi compte des surfaces nécessaires pour nos déchets, nos résidus et pour réabsorber les gaz à effet de serre que nous produisons.


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Cela permet de calculer l’empreinte écoloique d’une personne, d’un produit, d’une ville ou de tout un pays. La consommation effective est comparée à la biocapacité (également mesurée en gha) soit la surface dont dispose un pays, une ville ou une commune; si l’empreinte écologique est plus grande que la biocapacité, nous entrons dans l’endettement écologique. La Suisse dispose ainsi d’une biocapacité d’à peine plus de 1 gha, mais en utilise un peu plus de 5. C’est aussi un peu comme si nous avions un salaire de CHF 1’000.- par mois, mais en dépensions CHF 5’000.-; ça n’est évidemment pas durable.