La fiscalité est une question brûlante. À mesure que le coût de la vie augmente et frappe plus durement les personnes les plus vulnérables, le sujet prend toujours plus d’importance. La nouvelle convention fiscale actuellement négociée au sein des Nations unies pourrait apporter un progrès en la matière. Ces discussions sont l’occasion de remodeler les structures économiques afin de les rendre équitables et favorables au bien-être de chacun. La justice et la qualité de nos vies doivent être au premier plan de la politique mondiale. L’adoption de nouvelles règles fiscales globales permet de progresser en la matière.

Un texte signé par Amrita Ranjit, militante et collaboratrice de Greenpeace Afrique.

Originaire de la ville de Lehurutshe, située dans une région rurale d’Afrique du Sud proche de la frontière avec le Botswana, j’ai grandi dans un foyer modeste. Ma mère et mon père sont enseignants et gagnent un petit salaire. J’ai vu de mes propres yeux les sacrifices de mes parents et les difficultés au sein de ma communauté pour offrir aux enfants les choses les plus élémentaires. Les élèves des écoles où mes parents enseignaient sont encore plus démunis que moi. Pendant ce temps, les personnes les plus riches se déplacent en jet privé d’une ville à l’autre afin d’échapper aux impôts qu’ils devraient payer à juste titre.

Les États doivent redéfinir leurs priorités. Pour dégager les fonds nécessaires à l’éducation, à l’eau, à la santé ou à la lutte contre le réchauffement climatique, il faut cesser de taxer uniquement le citoyen moyen. Les multinationales et les ultra-riches doivent payer leur juste part. Une telle disparité dans le système fiscal maintient les inégalités et entrave les perspectives d’avenir de ma génération et de celles à venir. Les récentes manifestations au Kenya ont mis en lumière la frustration croissante des citoyen·nes liée à l’injustice fiscale, particulièrement pour les populations les plus pauvres et les plus exposées.

L’extrême concentration des richesses et du pouvoir

Chaque année, une part croissante de la richesse mondiale se concentre dans les mains d’une minorité de personnes les plus riches. Les inégalités économiques et politiques sont exacerbées et l’accès aux biens de premières nécessité se réduit. C’est une menace pour les démocraties. Des statistiques récentes montrent que la dette publique mondiale a atteint le chiffre record de 97’000 milliards de dollars. Cela signifie que 3,3 milliards de personnes, soit plus de 40% de la population mondiale, vivent dans des pays où nos gouvernements sont contraints de dépenser davantage pour le paiement des intérêts de la dette publique que pour des services publics essentiels tels que l’éducation ou la santé. Ce n’est toutefois pas une fatalité.

Une fiscalité plus juste au niveau mondial

Actuellement, le fonctionnement de la fiscalité au niveau mondial est dominé par un petit groupe de pays riches et de puissantes multinationales. Une situation qui favorise l’évasion fiscale et les abus. Les ultra-riches bénéficient d’allègements fiscaux alors qu’ils portent une très large responsabilité dans la crise du climat et de la biodiversité. Parallèlement, les personnes les plus exposées aux dommages causés à l’environnement supportent une charge fiscale plus élevée. C’est moralement indéfendable.

Des négociations autour d’une nouvelle convention fiscale ont toutefois démarré cette année au sein des Nations unies. A l’origine de ces discussions, un groupe d’États africains qui ont marqué l’histoire en mars 2023 en dénonçant l’injustice de la structure fiscale mondiale actuelle et en exigeant des changements. C’est une occasion historique de corriger les règles fiscales mondiales. L’objectif est de transférer le pouvoir de décision de quelques riches pays de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) à TOUS les États membres de l’ONU, où CHAQUE PAYS A UN VOTE.

Réformer la structure fiscale mondiale, peut aider à récupérer les 480 milliards de dollars perdus chaque année à cause des abus fiscaux commis par les multinationales et les ultra-riches. Ces fonds peuvent être utilisés à pour construire un avenir où chacun aura accès aux services essentiels et pour préserver notre planète pour les générations futures. Taxer les personnes les plus riches et les entreprises qui polluent notre nature, est conforme aux principes de la justice environnementale. Il est grand temps de s’assurer que les acteurs responsables des destructions environnementales assument enfin leurs responsabilités.

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Ensemble mettons au premier plan de la politique mondiale le bien-être de la majorité des habitant·es de la planète. Il est temps de démanteler les vieilles structures coloniales et de construire un avenir plus juste pour toutes et tous. Je vous invite à soutenir une taxation plus juste. La charge fiscale doit être portée par ceux qui peuvent se le permettre et qui sont responsables de la pollution et des atteintes aux droits humains qui se perpétuent dans notre monde.

Prospérité pour tout le monde!

Rejoignez le mouvement mondial pour une politique économique durable.

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