Les forêts couvrent environ 40 % de la surface terrestre de l’Europe, créant des paysages verts et luxuriants. Cependant, une réalité plus sombre se profile lorsque l’on examine de plus près les statistiques. Voici cinq choses que vous ne saviez probablement pas sur l’état actuel des forêts européennes :
1. La diversité est menacée
Il est inquiétant de constater que 75 % des forêts européennes sont constituées d’arbres du même âge. Près d’un tiers des forêts de l’UE sont en outre constituées d’un seul type d’espèces d’arbres, principalement des conifères. Cette uniformité, due à la généralisation de la sylviculture intensive, constitue une menace pour la diversité naturelle de ces écosystèmes.
2. Nous perdons nos arbres endémiques et les plus grands.
Plus de la moitié des arbres endémiques d’Europe – ceux qui n’existent nulle part ailleurs sur terre – comme le marronnier d’Inde, le frêne européen et le sorbier sont menacés d’extinction. Parallèlement, à cause de l’intervention humaine, des forêts composées de seulement quelques espèces d’arbres, généralement à croissance rapide et du même âge remplacent les forêts naturelles et écologiquement précieuses qui prospéraient autrefois sur le continent. Les conséquences sont dévastatrices pour la biodiversité.
3. Les forêts deviennent plus vulnérable
La sylviculture intensive a considérablement endommagé la complexité des forêts européennes avec un impact indéniable sur la diversité des plantes et des animaux. Ce manque de diversité affaiblit la résilience des forêts, de sorte que plus de 60 % des arbres sont en danger à cause des incendies, des insectes nuisibles et des tempêtes. Le taux de mortalité des canopées a doublé depuis la fin du XXe siècle. Les forêts dont les essences, les âges et les stades de croissance sont diversifiés résistent mieux à la crise climatique et aux perturbations, stockent davantage de carbone. En outre, elles jouent un rôle essentiel dans la purification de l’air, le filtrage de l’eau, le contrôle des inondations, la prévention de l’érosion et la préservation de la biodiversité.
4. Nous avons déjà perdu 97 % des forêts anciennes en Europe
Les forêts anciennes et autres forêts à haute valeur pour la conservation jouent un rôle crucial dans la préservation des écosystèmes de notre planète, servant de barrière protectrice contre les conséquences de la crise du climat et de la biodiversité. Malheureusement elles se font toujours plus rares, et ne survivent que dans des poches fragmentées qui représentent moins de 3 % de la surface forestière totale de l’Union européenne.
5. La biodiversité de l’Europe diminue de façon alarmante
Au lieu d’être un lieu dynamique pour la biodiversité, la sylviculture industrielle a rendu nos forêts inhospitalières pour de nombreuses espèces. Selon Birdlife International, plus d’un quart des espèces d’oiseaux associées aux habitats forestiers sont en déclin, le vison d’Europe et le campagnol des pins de Bavière sont tous deux en danger critique d’extinction, et de nombreuses autres espèces sont vulnérables et menacées.
La déforestation, les coupes rases et l’élimination des arbres habités, des rémanents de bois et des souches ont un impact négatif sur les espèces dépendantes des forêts, telles que les insectes, les mammifères, les plantes non vasculaires et les oiseaux nicheurs.
L’état actuel des forêts européennes exige une action urgente et décisive. Des entreprises cupides, soutenues par des banques qui leur fournissent des milliards d’euros, exploitent et détruisent la nature en Europe et dans le monde entier. Il est temps de contrer les profiteurs qui mettent en péril notre bien-être et la biodiversité. Les dirigeants européens doivent prendre au sérieux leur responsabilité de protéger et de restaurer les forêts d’Europe. Pour commencer, ils doivent immédiatement mettre fin à l’exploitation des forêts anciennes et passer à une sylviculture proche de la nature afin de préserver efficacement nos forêts.
Les gouvernements des pays européens doivent prendre rapidement les engagement suivants:
- Protéger 30 % des zones maritimes et terrestres de l’Union européenne. Au moins un tiers des zones riches en biodiversité devrait rester strictement protégées et intact.
- S’engager en faveur d’une mise en oeuvre efficace des mesure de préservation pour permettre à la nature de prospérer.
- Pratiquer des interventions uniquement si elles sont nécessaires pour améliorer les processus naturels tels que la prévention des incendies ou la restauration.
- Restaurer 20 % des zones maritimes et terrestres de l’Union européenne. Il faut non seulement protéger les écosystèmes les plus précieux, mais aussi restaurer la nature là où elle a été dégradée.
- Réorienter les subventions néfastes et les financements privés vers la restauration de la nature, la résilience et la transition équitable pour les communautés touchées dont les revenus sont affectés par la destruction des forêts naturelles.
- Transformer le système forestier avec une approche proche de la nature et mettre fin immédiatement à l’exploitation des forêts anciennes.
- Réduire considérablement la production et la consommation de bois pour l’énergie et les produits à usage unique de vie et promouvoir l’utilisation de produits à longue durée de vie.
- Abandonner les fausses solutions telles que la compensation carbone, les systèmes de certification ou les grandes monocultures d’arbres.