Photos et vidéos de l’action

Au milieu du Pacifique, à plus de mille kilomètres des côtes mexicaines, deux militant·es Greenpeace se hissent sur le MV Coco, un navire affrété par  la société canadienne The Metals Company (TMC), et s’installent sur la grue du navire. Avec cette occupation, ils exigent que TMC renonce à son projet d’exploitation minière commerciale en eaux profondes dans l’un des derniers écosystèmes intacts de la planète.

Les militant·es Greenpeace viennent de l’Arctic Sunrise. Le navire de Greenpeace accompagnait le MV Coco depuis plusieurs jours. TMC a affrété le MV Coco dans le cadre de ses activités de prospection minière en eaux profondes.


UPDATE

1er décembre 2023

Après 11 jours, Greenpeace a mis fin à sa protestation en haute mer

Un tribunal néerlandais a approuvé le principe de la protestation de Greenpeace. NORI, une filiale à 100% de The Metals Company, a fait appel de cette décision tout en harcelant les bateaux de Greenpeace avec des jets d’eau. Greenpeace ne veut pas que la situation dégénère davantage et a donc mis fin à la protestation sur place après 11 jours. 

Mais la résistance va se poursuivre. « Nous sommes déterminés à continuer à attirer l’attention sur cette industrie dangereuse jusqu’à ce que l’exploitation minière en eaux profondes soit abandonnée », explique Louisa Casson, responsable de la campagne « Stop Deep Sea Mining » présente à bord du navire de Greenpeace Arctic Sunrise.

28 novembre 2023

NORI, une filiale intégralement détenue par The Metals Company, l’entreprise canadienne qui mène actuellement des activités de prospection pour se lancer dans l’exploitation minière en eaux profondes, engage des poursuites contre Greenpeace International suite aux actions de militant·es dans le Pacifiques, à plus de 1’000 km des côtes du Mexique, ces derniers jours. L’objectif est clair : NORI souhaite stopper l’engagement non-violent de Greenpeace en haute mer et demande au tribunal d’infliger une amende pouvant atteindre 10 millions d’euros si les militant·es persistent dans leur protestation.

Selon la plainte, les actions de Greenpeace coûtent à l’entreprise « près d’un million d’euros par jour » et entraînent un « retard considérable dans l’ensemble du projet ». Une audience devant un tribunal néerlandais était prévue pour le 28 novembre. Elle a été reportée et devrait avoir lieu le 30 novembre. Le siège de Greenpeace International se trouve aux Pays-Bas. 

“Deux canoës, deux petits bateaux et cinq grimpeurs et grimpeuses font trembler cette nouvelle industrie soutenue par certains géants du secteur des matières premières. Ces industriels savent que la tempête approche et que nous ne resterons pas silencieux,” commente Louisa Casson, responsable de la campagne Stop Deep Sea Mining de Greenpeace International, présente à bord de l’Arctic Sunrise. 


Plusieurs jours d’engagement au milieu du Pacifique

TMC souhaite remettre les données recueillies par le MV Coco à  l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM). Cette organisation du système onusien est compétente pour l’attribution des licences d’exploitation. L’objectif de TMC : commencer le plus rapidement possible l’extraction de nodules polymétalliques, des petites pierres disséminées à grande profondeur et  contenant du manganèse, du cobalt et du nickel, des métaux utilisés notamment dans la fabrication de batteries.

TMC a réagi à la protestation de Greenpeace en haute mer en menaçant de porter plainte. Mais les militants continuent leur action. « Au Mexique, nous avons passé des années à nettoyer d’innombrables marées noires sur nos côtes », explique Sofia Castellanos, l’une des militantes. « Je ne peux pas revenir en arrière et empêcher le démarrage de l’industrie pétrolière. Mais je suis ici parce que nous pouvons arrêter l’exploitation minière en eaux profondes avant qu’elle ne commence ».

Une menace pour les grands fonds marins

Pour Iris Menn, biologiste marine et directrice de Greenpeace Suisse, « le fait que TMC fasse pression en faveur du développement d’une nouvelle industrie minière potentiellement destructrice pour la biodiversité des grands fonds marins est insupportable. D’autant plus que les écosystèmes des eaux profondes sont encore mal connus des scientifiques. »

TMC fait la promotion de l’exploitation minière en eaux profondes, alors qu’il n’existe encore aucune réglementation internationale. Les conséquences destructrices de cette nouvelle activité industrielle sont mises en évidence par une récente étude du Geomar Helmholtz Centre for Ocean Research de Kiel, en Allemagne. Les nuages de sédiments soulevés par les énormes excavatrices menacent des espèces animales qui jouent un rôle clef dans la chaîne alimentaire. « Aveuglée par cette nouvelle ruée vers l’or, The Metals Company fait le choix d’ignorer les connaissances scientifiques les plus récentes et ne prend pas en considération la nature et l’humanité », dénonce encore Iris Menn.

Appâter les investisseur partout dans le monde, notamment en Suisse

Au niveau international, l’opposition contre l’exploitation minière en eaux profondes ne cesse de grandir. Cette semaine, le Mexique s’est prononcé en faveur d’un moratoire, suivant ainsi le Royaume-Uni et 22 autres États, dont la Suisse. L’AIFM débattra d’un moratoire sur l’exploitation minière en eaux profondes durant l’été 2024. En mars dernier à Zürich, des militant·es Greenpeace ont protesté contre cette nouvelle industrie minière lors d’une réunion internationale d’investisseurs où The Metals Company cherchait de nouveaux bailleurs de fonds. L’un des principaux actionnaires de TMC est la société Allseas, dont le siège est à Châtel-Saint-Denis, dans le canton de Fribourg.

Les temps forts de l’action

La biodiversité des grands fonds marins est plus importante que toute nouvelle industrie

C’est du Greenwashing de prétendre que l’industrie a besoin des métaux des eaux profondes

Les militant·es s’engagent en haute mer depuis plus de 100 heures