A l’occasion de l’assemblée générale de Syngenta le 26 avril à Bâle, Swissaid, Greenpeace et la Déclaration de Berne (DB) mènent une action de protestation visant à dénoncer les revendications de brevetage actuellement menées par l’entreprise agrogénétique. Une présence devant l’entrée de l’entreprise ainsi que des interventions orales lors de l’assemblée ont été organisées.

Bâle (BS) A l’occasion de l’assemblée
générale de Syngenta le 26 avril à Bâle, Swissaid, Greenpeace et la
Déclaration de Berne (DB) mènent une action de protestation visant
à dénoncer les revendications de brevetage actuellement menées par
l’entreprise agrogénétique. Une présence devant l’entrée de
l’entreprise ainsi que des interventions orales lors de l’assemblée
ont été organisées.

Si ces brevets étaient octroyés, ils permettraient à
l’entreprise de monopoliser et d’exploiter des propriétés de base
contenues dans le riz et d’autres plantes. Les secteurs les plus
directement touchés seraient la paysannerie, la recherche ainsi que
l’agriculture. Les trois organisations exigent le retrait de ces
brevets.

Dans le cas du Golden Rice, il existe une divergence
particulièrement frappante entre les faits communiqués par Syngenta
et la réalité. Syngenta répète sans cesse que ses projets
concernant le riz ne représentent aucun intérêt économique pour la
firme. Cependant, force est de constater qu’en 2004, l’entreprise a
revendiqué le brevetage d’une nouvelle variété de Golden Rice dans
plus de 100 pays dont l’Inde, la Chine, l’Indonésie, les
Philippines et de nombreux pays africains.

«Avec ce brevet, Syngenta nous montre son vrai visage,» constate
Bruno Heinzer de Greenpeace : «Derrière le masque humanitariste se
cache un intérêt avant tout commercial». La volonté de faire des
profits accompagne tout brevetage. Et lorsque Syngenta annonce
qu’elle offre ses droits à différents chercheurs et institutions,
cela ne devrait pas nour leurrer. Un brevet porte sur 20 ans ; une
longue période durant laquelle le brevet pourrait être utilisé
abusivement à des fins monopolistiques.

Pour ce qui concerne les brevets déposés par Syngenta sur
certaines parties du génome du riz, ceux-ci auront un impact
déterminant sur la recherche et le monde agricole. Les demandes de
brevetage sont formulées de manière extrêmement étendue et
renferment une quantité innombrable de séquences génétiques
présentes dans une multitude de plantes telles que le riz, le blé,
la tomate, le tabac ou encore la cacahuète.

Ainsi, les gènes ne sont plus disponibles pour les cultures
traditionnelles, ce qui représente un énorme frein pour la culture
de nouvelles sortes de plantes et, à long terme, un danger pour la
sécurité alimentaire. «Ces larges brevets sur les gènes végétaux,
démesurés d’un point du vue scientifique, montrent que Syngenta ne
tient aucun compte des conséquences de ses actes. Ce sont les
affaires qui priment – même si celles-ci rendent la lutte contre la
faim encore plus difficile», remarque Tina Goethe de Swissaid.

«Les revendications de Syngenta représentent une utilisation
abusive du concept de brevetage, et une intervention de l’Etat est
nécessaire pour y mettre fin. Le brevetage du vivant doit également
être interdit par la législation», exige pour sa part François
Meienberg de la Déclaration de Berne. Dans le cadre de la révision
actuelle de la loi suisse sur les brevets, les trois organisations
vont s’engager en faveur d’une interdiction générale du brevetage
des plantes, des animaux et de l’être humain. Cet appel s’adresse
également à la direction de Syngenta. Pour l’heure, Swissaid,
Greenpeace et la Déclaration de Berne exigent un retrait immédiat
des brevets mentionnés.