Le quatrième cycle de négociations sur le traité international de protection de la haute mer s’achève aujourd’hui sans succès au siège des Nations Unies (ONU) à New York. L’accord doit réglementer de manière juridiquement contraignante la protection et l’utilisation durable de la haute mer. La communauté scientifique et les organisations non gouvernementales demandent qu’au moins un tiers des mers du monde soit désigné comme zones protégées d’ici 2030. Greenpeace demande aux gouvernements d’accélérer considérablement les négociations et de conclure un accord ambitieux avant la fin de 2022. Pour y parvenir, la Suisse doit elle aussi se montrer beaucoup plus ambitieuse.
« Le rythme des négociations au cours des deux dernières semaines est trop lent et l’absence de consensus sur une série de questions clés, comme la création d’aires marines protégées, sont en contradiction flagrante avec l’urgence de la situation. Cela vaut également pour la Suisse qui a eu une position décevante » déclare Iris Menn, docteur en biologie marine et directrice de Greenpeace Suisse. « La crise climatique impacte nos océans et leurs écosystèmes. Les mers sont surexploitées, polluées et souillées. Les communautés côtières du monde entier perdent leurs moyens de subsistance et leur sécurité alimentaire à cause de la pêche industrielle. S’y ajoute désormais le risque de destruction lié à l’extraction minière en eaux profondes. Les faits sont pourtant clairs: nous avons besoin de toute urgence d’un plan pour sauver nos océans et leur biodiversité. »
Les constatations communiquées hier par l’équipage de l’Arctic Sunrise, un navire de Greenpeace de retour d’une récente expédition en Antarctique, montre à quel point il est urgent de protéger les océans. Dans un rayon de 35 km, quelques 265 navires de pêche industriels ont été documentés. Ces énormes usines flottantes vident la mer de manière presque incontrôlée.
« Si les Nations Unies ne concluent pas cette année un traité efficace sur la haute mer, les gouvernements ne parviendront pas à protéger un tiers des océans du monde par des aires marines protégées d’ici 2030 », explique Iris Menn. « Ils ne pourront donc pas atteindre leur objectif de stopper la perte de la biodiversité d’ici 2030. Ce traité est crucial, car nous dépendons tous des océans, de l’oxygène qu’ils fournissent aux moyens de subsistance et à la sécurité alimentaire qu’ils assurent. »
Au cours des négociations, de nombreux pays ont intensifié leurs efforts. Mais les ambitions sont trop faibles et des pays comme le Japon, la Russie et l’Islande montrent une forte opposition. Pour parvenir à la conclusion d’un accord lors du prochain cycle de négociations, à la fin de cette année, une collaboration proactive et cohérente des autorités des différents pays est nécessaire. Les gouvernements doivent s’activer dès maintenant pour la protection des océans, à l’image des 48 nations participant à la « High Ambition Coalition« , qui se sont engagées à conclure un traité mondial sur les océans prévoyant la protection d’un tiers de la superficie des mers d’ici 2030. Cela concerne aussi la Suisse qui doit faire preuve de plus d’ambition.
Contacts:
Iris Menn, docteur en biologie marine et directrice exécutive, Greenpeace Suisse, [email protected], +41 79 886 75 92 (réponse en allemand et en anglais uniquement)
Mathias Schlegel, porte-parole, Greenpeace Suisse, [email protected], +41 79 794 61 23