La Commission de l’environnement, de l’aménagement du territoire et de l’énergie du Conseil national (CEATE-N) a rejeté aujourd’hui l’Initiative populaire fédérale « Pour un climat sain (initiative pour les glaciers) ». L’initiative pour les glaciers exige pourtant seulement le strict minimum de ce que la Suisse doit atteindre en termes de protection du climat afin que sa politique climatique reste cohérente avec l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1.5°C comme stipulé dans l’Accord de Paris.

La CEATE-N approuve le contre-projet direct à l’initiative pour les glaciers proposé par le Conseil fédéral. Malheureusement, le cadre fixé par ce texte est trop laxiste, car il continue de permettre de compenser nos émissions à l’étranger et ne permet pas de rompre définitivement avec les énergies fossiles. Ce faisant, les membres de la commission ignorent les conclusions du monde scientifique au sujet du réchauffement climatique. Ces dernières sont très claires: pour éviter un emballement de la crise climatique et maintenir le réchauffement sous les 1.5°C il faut impérativement réduire rapidement et drastiquement les émissions de gaz à effet de serre et sortir des énergies fossiles. Le sixième rapport d’évaluation du GIEC, dont la parution en trois parties s’étale d’août 2021 à avril 2022, va très probablement confirmer la nécessité d’une sortie complète et rapide des énergies fossiles.

« Alors que les conséquences du réchauffement climatique sont d’ores et déjà visibles et que les projections des scientifiques sur les dommages à venir deviennent toujours plus alarmantes, les membres de la CEATE-N continuent de promouvoir une politique climatique laxiste et grevée par des échappatoires qui ne profitent au final qu’à une petite partie de notre économie », argumente Remco Giovanoli, responsable politique pour Greenpeace Suisse.

« L’initiative pour les glaciers est une chance pour la Suisse d’assumer ses responsabilités dans la lutte contre le réchauffement climatique. En tant que pays riche, nous devons nous montrer exemplaires sur les questions climatiques. Tout autre chose ne serait qu’un renoncement coupable vis-à-vis des pays les plus exposés aux dangers climatiques et aux générations futures. La Suisse doit se prononcer en faveur d’une interdiction des énergies fossiles et tout mettre en œuvre pour réduire ses émissions en Suisse et non à l’étranger. Appuyer notre approvisionnement énergétique uniquement sur les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique est techniquement possible, supportable pour notre économie et porteur de perspectives intéressantes en termes de création d’emplois”, conclut Remco Giovanoli.

Il appartient maintenant au Conseil national de corriger le tir en approuvant l’initiative lors du débat parlementaire en mars 2022.

Contacts:


Remco Giovanoli, responsable politique, Greenpeace Suisse, +41 44 447 41 47, [email protected] (réponse en allemand)

Mathias Schlegel, porte-parole, Greenpeace Suisse, [email protected], +41 79 794 61 23