Communiqué de presse commun de StopOGM , l’Alliance suisse pour une agriculture sans génie génétique 

Boudry, le 30 juin 2021

Le Conseil fédéral souhaite prolonger de quatre ans le moratoire sur les
cultures d’organismes génétiquement modifiés (OGM) à des fins agricoles. Le
moratoire s’applique également aux produits issus des nouvelles techniques
de génie génétique (NTGG). Cette décision est extrêmement bienvenue. Il
permettra de sauvegarder et de renforcer la production suisse sans OGM et la
stratégie qualité suisse. Cette prolongation permettra également de disposer
de temps pour résoudre les questions non résolues relatives à la coexistence
de différents types de culture et à la réglementation des NTGG.

La production sans OGM est un élément central de la bonne position de la Suisse
sur le marché alimentaire et de la stratégie qualité suisse. La dernière enquête de
l’Office fédéral de la statistique montre également que le génie génétique utilisé
dans la production alimentaire est rejeté par la majorité de la population suisse. Il
est donc logique que le Conseil fédéral veuille prolonger le moratoire et l’appliquer
également aux nouvelles techniques de génie génétique.

Les plantes génétiquement modifiées n’offrent aucune solution aux défis de
l’agriculture et du changement climatique. Le génie génétique classique n’a pas
permis de développer des solutions aux problèmes liés au climat, tels que la
sécheresse : 98 % des plantes produites au moyen du génie génétique classique
sont résistantes aux herbicides ou produisent une toxine insecticide. Il ne s’agit
clairement pas d’alternatives durables aux pesticides. Au contraire, ils contribuent à
l’intensification de l’agriculture et donc aux effets néfastes qui en découlent sur
l’environnement et la santé. Les nouvelles techniques de génie génétique
poursuivent également des objectifs similaires. La mise au point de plantes
tolérantes à la sécheresse, résistantes en permanence aux maladies ou offrant des
rendements plus élevés continue d’échouer en raison de la complexité du bagage
génétique qui détermine ces caractéristiques.

Dans la petite agriculture suisse, la coexistence de cultures sans OGM et de
cultures OGM est pratiquement impossible. Des conditions-cadres efficaces pour la
coexistence seraient coûteuses et ne pourraient exclure les risques de
contamination avec toutes les conséquences économiques qui y seraient liées.
Grâce au moratoire, la liberté de choix des consommateurs, inscrite dans la loi, peut
continuer à être garantie.

Contrairement à l’agriculture intensive et biotechnologique qui nécessite de fortes
quantités d’intrants, les approches interdisciplinaires telles que l’agroécologie
représentent une alternative plus durable pour maintenir la sécurité alimentaire. Ils
ont déjà fait leurs preuves dans le monde entier et ne sont pas orientés
unilatéralement vers les besoins des pays riches. Ils sont également recommandés
par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et
l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Au lieu d’investir dans des
solutions techniques coûteuses et risquées, un cadre politique devrait être mis en
place pour encourager l’innovation dans ces alternatives plus durables.

Complément d’information

Luigi D’Andrea, Secrétaire exécutif de l’Alliance suisse pour une agriculture sans génie
génétique ; tél. 077 400 70 43, l.dandrea@stopogm.ch
Isabelle Chevalley, Présidente de l’ASGG : tél. 079 627 92 30