Genève, jeudi 14 janvier 2021

L’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA) souhaite que les banques et les compagnies d’assurance fournissent des informations plus transparentes sur les risques climatiques liés à leurs activités. Cependant, de l’avis de Greenpeace Suisse, les mesures proposées ne vont pas assez loin et se révèlent contre-productives. Au lieu de créer de la clarté, la FINMA légitime et institutionnalise le manque de transparence concernant les risques financiers liés au climat.

Greenpeace Suisse salue l’intention de la FINMA d’accroître la transparence concernant les risques climatiques dans le système financier. L’année dernière, l’organisation environnementale a déposé une plainte (voir ci-dessous) contre les autorités de surveillance des marchés financiers, dans laquelle elle soulignait déjà le fait que les risques financiers liés au climat ne sont pas suffisamment pris en compte.

Malheureusement, les modifications apportées aux circulaires « Publication – banques » et « Publication – assureurs » proposées récemment par la FINMA ne conduisent pas à une plus grande transparence ou à une meilleure comparabilité. Au contraire, la FINMA légitime et institutionnalise le manque de transparence concernant les risques financiers liés au climat. « Les banques et les compagnies d’assurance fournissent actuellement des informations insuffisantes sur les risques financiers liés au réchauffement climatique et le font de manières très différentes les unes des autres. Cette pratique est en train d’être consolidée avec cette réglementation peu concrète « , explique Larissa Marti, experte des questions financières liées au climat pour Greenpeace Suisse.

Les institutions financières suisses peuvent ainsi continuer à mener des opérations de greenwashing. Les règles proposées par la FINMA illustrent également une fois de plus l’approche hésitante de la Suisse pour aligner réellement les activités de la place financière sur les réalités du réchauffement climatique.

Greenpeace Suisse exige que toutes les banques et assurances suisses divulguent leurs risques financiers liés au climat. La comparabilité des informations doit être garantie. La FINMA doit donc fournir des informations spécifiques sur les principes d’analyse communs à utiliser pour la divulgation et sur les informations qui doivent être publiées annuellement. En même temps, la FINMA devrait examiner comment il faudrait s’interroger sur la compatibilité climatique des flux financiers. Cette exigence pour une meilleure transparence concernant les risques et les impacts climatiques devrait également être étendue aux services financiers et à la distribution des produits financiers.


Plainte contre les autorités de surveillance:

En été 2020, Greenpeace Suisse a déposé une plainte dirigée contre l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA), la Commission de haute surveillance de la prévoyance professionnelle (CHS PP) et la Banque nationale suisse (BNS) auprès des commissions de gestion du Parlement. La plainte montre, au moyen d’une justification juridique, pourquoi et comment ces institutions, en tant que titulaires de fonctions publiques, doivent tenir compte des risques climatiques et influencer les institutions surveillées afin qu’elles alignent leurs flux financiers sur les objectifs climatiques de l’Accord de Paris sur le climat.


Réponse de Greenpeace Suisse à l’audition publique concernant l’adaptation des circulaires « Publication – banques » et « Publication – assureurs »

Plus d’informations:

Larissa Marti, experte des questions financières liées au climat, Greenpeace Suisse : +41 44 447 41 15, larissa.marti@greenpeace.org (Réponse en allemand et en anglais uniquement)
Mathias Schlegel, porte-parole, Greenpeace Suisse, +41 79 794 61 23, mathias.schlegel@greenpeace.org