Réaction de Greenpeace et du WWF au sujet du rejet de la motion Andrey
Contrairement à la recommandation du Conseil fédéral, le Parlement a manqué aujourd’hui l’occasion de mettre enfin le secteur financier suisse sur la voie de la protection du climat. La position défendue par les principaux acteurs de la place financière l’a finalement emporté, entraînant le rejet de ce consensus pourtant modeste. Un vote qui met en lumière leur absence d’intérêt pour la question climatique.
“Le rejet de la motion est une déception”, commente Stephan Kellenberger, expert en finance durable pour le WWF Suisse.” Le secteur de la finance avait l’occasion de démontrer qu’il prend au sérieux l’objectif de zéro net. Au lieu de cela, la main tendue a été repoussée une fois de plus et la manière dont le secteur atteindra ses objectifs climatiques reste floue.”
Avec les décisions sur les investissements et les financements, la place financière suisse dispose d’un levier important pour accélérer la transition vers une économie moins émettrice de carbone. La loi climat implique de rendre les flux financiers compatibles avec les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat. De nombreux acteurs du secteur se sont également engagés volontairement. Malheureusement, les quelques efforts réalisés jusqu’à présent n’apportent pas de progrès tangible.
La motion Andrey avait le potentiel de changer cela. Elle était très favorable au secteur financier et prévoyait une approche très libérale. En effet, une réglementation des autorités politique n’intervient qu’en dernier recours, si le secteur financier se montre incapable de montrer comment il veut atteindre les objectifs qu’il s’est fixé.
Cette exigence, pourtant modeste, a été rejetée par le secteur. L’Association suisse des banquiers a recommandé le rejet de la motion. Pour Niki Vischer, experte en finance durable pour Greenpeace Suisse, le constat est accablant. “En ignorant le mandat légal, le secteur accepte que la place financière suisse perde non seulement en crédibilité, mais aussi à moyen terme son attrait international.”
Pour les acteurs du secteur de la finance, le rejet de la motion ne doit pas devenir un blanc seing pour l’inaction. Le WWF et Greenpeace surveilleront de près les efforts volontaires du secteur vers l’objectif zéro net et redoubleront d’efforts pour obtenir un cadre légal contraignant.
Lien vers la motion Andrey (23.3881)
Contact:
Pierrette Rey, porte-parole, WWF Suisse, 021 966 73 75, [email protected]
Mathias Schlegel, porte-parole, Greenpeace Suisse, 079 794 61 23, [email protected]