La pétition lancée par l’association Eco-Transition La Broye et soutenue par Greenpeace Suisse a été déposée aujourd’hui à 15h auprès de la Chancellerie du canton de Fribourg. Plus de 3’600 citoyens demandent au gouvernement fribourgeois de ne pas autoriser la construction de l’abattoir Micarna à Saint-Aubin sur le site d’AgriCo et que ce lieu soit dédié – comme initialement prévu – aux innovations durables du secteur agroalimentaire. 

C’est sur le site d’Agrico, le « Swiss Campus for Agri and Food Innovation », que le groupe Micarna, filiale de Migros, prévoit la construction d’un méga-abattoir de volailles à St-Aubin (FR). Il est prévu d’y abattre au minimum 40 millions de poulets par an. Alors que la communauté scientifique rappelle depuis plusieurs années que la surconsommation de produits d’origine animale contribue au réchauffement climatique, à la déforestation, à la pollution de l’eau et de l’air, le gouvernement fribourgeois accepte sur son territoire un projet qui vise à augmenter la production de poulet, au détriment de l’environnement.

Le mouvement citoyen Eco-Transition La Broye a donc déposé ce mardi à 15h la pétition « Agrico oui – Micarna non ! » soutenue par Greenpeace Suisse et adressée au Conseiller d’État Olivier Curty. Les 3’607 signataires s’opposent à construction de l’un des plus grands abattoirs de Suisse, qui n’a rien d’une innovation durable. En effet, le fourrage nécessaire à l’alimentation des poulets suisses est en grande partie importé de l’étranger, contribuant à la destruction d’écosystèmes uniques pour y cultiver du soja. De plus, un méga-abattoir de volailles va à l’encontre d’une réduction de la consommation de viande par habitant, particulièrement une production de viande qui n’est pas adaptée à la Suisse. Cette réduction est pourtant indispensable pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre. En outre, l’abattoir serait construit sur la seule terre arable du site constructible d’Agrico, qui devrait plutôt servir à des projets réellement innovants – en permaculture et en agroforesterie par exemple.  

La construction de cet abattoir rend la région dépendante de Micarna pour la gestion de l’eau; l’immense utilisation de l’eau pèsera encore davantage sur la région, déjà touchée par des pénuries. Ce projet comporte d’autres risques : perturbation du trafic routier, augmentation massive de la consommation d’eau (prélèvements d’eau prévus dans d’autres régions) et pollution des écosystèmes (aucune étude d’impact sur l’environnement n’ayant été réalisée à ce jour pour ce projet). A noter également, de potentiels coûts supplémentaires pour la communauté (accidents écologiques, conditions de travail précaires), une dégradation de la qualité de vie des habitants (bruit, odeurs) et de l’environnement.

Les citoyen·ne·s de la région de St-Aubin et d’ailleurs qui ont signé cette pétition demandent donc au gouvernement fribourgeois: 

  1. un site AgriCo réellement orienté vers l’innovation, vers une activité économique durable et qui favorise les entreprises et les projets locaux ;
  2. des postes de travail durables (santé, rémunération, etc.) et attractifs pour la population locale ;
  3. des activités qui préservent l’environnement naturel de la région (air, eau)
  4. que les impôts ne servent pas à payer les coûts d’infrastructure de géants industriels (eau potable, STEP, etc.).

Des tables-rondes sont organisées pour toutes les personnes qui souhaitent s’informer et débattre. La prochaine rencontre se tiendra le 24 novembre à Morat.

Photos disponibles sur ce lien (c) Greenpeace / Miriam Künzli

Contacts

Eco-Transition La Broye, Alaric Kohler, [email protected] 

Greenpeace Suisse, Alexandra Gavilano, experte en système alimentaire durable, +41 44 447 41 38, [email protected]