Cadarache (France) Greenpeace s’insurge contre la décision de construire le réacteur expérimental ITER en France et l’engouement aveugle qu’elle suscite. A l’heure où il est universellement reconnu que l’enjeu se situe dans la réduction par 4 de nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050, l’association écologiste considère aberrant ce projet mobilisant compétences et milliards d’euros dans un programme de recherche qui n’aboutira pas à des résultats concrets – s’il aboutit un jour – avant la deuxième moitié du siècle.
Le projet ITER consiste en la construction d’un réacteur expérimental de fusion, qui vise à recréer la réaction de l’astre solaire. Ce qui peut paraître simple sur le papier nécessite une technologique ultra complexe et de l’avis même des experts les plus optimistes, une production commerciale ne sera pas possible avant 2080.
« La France croit avoir décroché la lune avec ce programme ITER, mais apprivoiser le soleil est particulièrement complexe » déclare Frédéric Marillier, chargé de campagne Nucléaire à Greenpeace France. « La France parait hypnotisée par ce projet démentiel; elle oublie l’urgence climatique qui nécessite que des moyens humains et financier soient mis sur les solutions qui existent et non sur des rêves atomiques ».
Le coût du projet ITER est estimé à 10 milliards d’euros sur 30 ans, dont près de 5 consacrés à la construction de l’installation; la France, la région PACA et les différents départements mettront la main au portefeuille pour près de 1 milliards d’euros! Ce projet nécessitera également le développement d’infrastructures, notamment en apport d’énergie car ITER sera un véritable gouffre énergétique. En effet, pour démarrer ITER, il faudra disposer de 500 MW, soit plus de la moitié de la capacité d’une centrale nucléaire. De façon permanente l’installation aura besoin d’environ 120 MW.
« La fusion nucléaire pose exactement les mêmes problèmes que la fission nucléaire dans la production de déchets radioactifs, les risques d’accidents et de prolifération. Pourquoi la France s’obstine-t-elle a poursuivre une option énergétique néfaste, qui n’est pas susceptible de fonctionner à court terme, alors que d’autres options écologiquement acceptables existent déjà? » s’interroge Frédéric Marillier.
La réaction de fusion met en jeu d’importantes quantités de tritium, éléments radioactifs déjà présents dans les rejets des réacteurs actuels. Cet éléments radioactif est aussi un élément de base de technologie militaire comme le montre de nombreux projets militaires de recherche comme le laser mégajoule près de Bordeaux.
En conclusion, la fusion est un rêve qui ne se réalisera peut être jamais, ou qui pourrait se transformer en cauchemar comme le nucléaire actuel. En attendant la réalité des enjeux énergétiques et écologiques demandent des réponses rapides et non des utopies nucléaires.