Pour la quatrième fois, le rapport « Branded » révèle les plus grands pollueurs mondiaux de plastique. Plus de 11 000 bénévoles dans 45 pays ont nettoyé des plages dans le monde entier pour identifier les pires pollueurs au plastique. Dans son dernier rapport, le mouvement « Break Free From Plastic » accuse également ces multinationales d’alimenter la crise climatique par leur consommation de plastique.
Le rapport « Branded » de cette année est basé sur 440 audits de marques réalisés par le mouvement « Break Free From Plastic », dont Greenpeace est membre. Dans ce cadre, plus de 11 000 bénévoles dans 45 pays ont collecté sur les plages et les rives des lacs 330 493 déchets plastiques, principalement des emballages à usage unique mis au rebut, et les ont attribués aux fabricants de marques.
Selon l’étude Branded, Coca-Cola Company et PepsiCo sont les plus gros pollueurs de plastique au monde pour la quatrième année consécutive. Les bénévoles ont trouvé près de 20 000 déchets plastiques provenant de produits Coca-Cola cette année, soit plus que les deux autres plus gros pollueurs réunis. Cela suggère que l’engagement de Coca-Cola à collecter une bouteille pour chaque bouteille vendue ne parvient pas à réduire l’empreinte environnementale de l’entreprise.
Unilever, sponsor de la COP26, en troisième position
Pour la première fois depuis le début de ces études en 2018, Unilever figure parmi les trois premiers pollueurs – alors qu’il est un partenaire majeur de la Conférence de Glasgow de 2021 sur les changements climatiques (COP26). Si l’on considère que 99 % du plastique est fabriqué à partir de combustibles fossiles et que les compagnies pétrolières se tournent activement vers le plastique comme source croissante de revenus, le rôle d’Unilever à la COP26 est particulièrement cynique.
Avec plus de 6 000 produits collectés, Unilever dépasse le géant alimentaire suisse Nestlé. Cette année, Nestlé arrive à une triste quatrième place. Nestlé doit donc réduire de toute urgence son empreinte plastique et passer systématiquement des emballages à usage unique à des solutions réutilisables.
La crise du plastique aggrave la crise climatique
À l’approche de la COP26 de Glasgow début novembre, l’étude réalisée cette année met en évidence la manière dont l’industrie des plastiques alimente la crise climatique, c’est-à-dire la manière dont les multinationales de biens de consommation telles que Coca-Cola, PepsiCo et Unilever favorisent l’expansion de la production de plastique par l’industrie pétrolière.
Près de 300 organisations de 76 pays ont signé une lettre ouverte adressée aux délégués de la COP26, appelant à renoncer à l’extraction de combustibles fossiles et à la production de plastique et à investir dans des solutions de remplacement sans déchets.
« Malgré leurs promesses de faire mieux, les mêmes pollueurs apparaissent dans ces études année après année. Ces entreprises prétendent lutter contre la crise du plastique, mais continuent à investir dans de fausses solutions et à collaborer avec les compagnies pétrolières pour augmenter la production. Pour mettre fin à la crise du plastique et lutter contre le changement climatique, des entreprises comme Nestlé et Coca-Cola doivent mettre un terme à leur dépendance à l’égard des emballages plastiques à usage unique et renoncer aux produits pétroliers », déclare Matthias Wüthrich, expert « Zéro déchet » pour Greenpeace Suisse.
Des études récentes ont montré que les plus grandes entreprises responsables de la crise de la pollution plastique contribuent également à la crise climatique. Les entreprises de biens de consommation telles que Nestlé, Coca-Cola, PepsiCo, Mondelēz, Danone, Unilever, Colgate Palmolive, Procter & Gamble et Mars achètent toutes des emballages auprès de fabricants approvisionnés en résines plastiques par des entreprises pétrochimiques bien connues comme Exxon, Total, Aramco ou Shell, selon le rapport de Greenpeace intitulé « Urgence climatique : le grand déballage ».