Dans le rapport scientifique «Playing Dirty» publié aujourd’hui, Greenpeace révèle que les consoles de jeux les plus populaires – la Nintendo Wii, la Playstation 3 Elite (PS3) de Sony, et la Xbox 360 de Microsoft – contiennent des substances chimiques dangereuses telles que le chlorure de polyvinyle (PVC), les phtalates, le béryllium et les retardateurs de flamme bromés.


60 millions de consoles ont été vendus en 2007. ©Greenpeace/Rose

Chacun à sa manière, ces trois constructeurs
ont échoué au «greentest» élaboré par Greenpeace. Par exemple, des
taux élevés de brome ont été découverts dans la composition des
trois consoles, dont 13,8% pour la PS3 et 12,5% pour la Wii.
Certains composants de la Xbox 360 et de la PS3 contiennent des
taux très élevés de phtalates, substances interdites dans la
composition de jouets pour enfants vendus au sein de l’Union
européenne. Un de ces phtalates, le DEHP, est connu pour perturber
le développement sexuel des mammifères – humains compris – en
particulier chez les individus mâles. L’utilisation d’un autre
phtalate, le DINP, que Greenpeace a trouvé seulement dans la Xbox
360, est déjà strictement interdit dans les jouets destinés aux
enfants, à partir du moment où ils peuvent les mettre dans leur
bouche.

«Aujourd’hui, aussi bizarre que ça puisse paraître, les consoles
de jeu ne sont pas considérées comme des jouets. Qu’elles le soient
ou non, il est inadmissible qu’elles contiennent des substances
chimiques dangereuses pour l’environnement et la santé humaine,
déclare Zeina Al Hajj, de Greenpeace international. Les matériaux
de substitution existent déjà, les fabricants peuvent dès
aujourd’hui concevoir et produire des consoles plus respectueuses
de l’environnement.»

«Notre test démontre clairement qu’une console plus verte est
possible, et les fabricants ont déjà réalisé des efforts, souligne
Zeina Al Hajj. Notre test montre qu’ils ont déjà réduit – voire
éliminé – l’usage de substances dangereuses dans certains
composants dans leur console.» Ainsi dans les contacts électriques
de la Wii, aucune trace d’alliage de béryllium, et l’utilisation de
PVC et phtalates s’avère limitée. De même, la PS3 de Sony contient
des cartes mères exempts de brome, et Microsoft a limité l’emploi
de matériaux bromés dans la conception du boîtier de sa Xbox
360.

Le marché des consoles de jeux a une des croissances les plus
rapides dans l’électronique: plus de 60 millions de produits vendus
en 2007, soit 14% de plus qu’en 2006. Non seulement elles
contiennent des produits chimiques dangereux, mais engendrent des
masses considérables de déchets, dits «e-déchets». Comme d’autres
appareils électriques et électroniques, les consoles obsolètes se
retrouvent le plus souvent sur des décharges publiques et/ou sont
envoyées clandestinement vers des pays du Sud, l’Inde et la Chine
en particulier, où fleurit le recyclage sauvage. Là-bas, des
travailleurs s’intoxiquent et contaminent l’environnement en
désossant sans aucune protection ces appareils, pour revendre les
métaux précieux et les matières rares et réutiliser d’autres
composants pour réparer du matériel d’occasion.

Décharger le rapport
« Playing dirty » (PDF) en anglais

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présidents de Sony, Nintendo et Microsoft