La 62ème Commission baleinière internationale (CBI), qui a pour mission depuis 1946, de veiller à la « conservation judicieuse » des stocks de baleines, afin de permettre le « développement ordonné de l’industrie baleinière », s’ouvre aujourd’hui à Agadir (Maroc) jusqu’au vendredi 25 juin.


Action de protestation devant le Parlement de Wellington (Nouvelle-Zélande) ©Greenpeace/Melville (Archives)

Les pressions des pays « chasseurs » comme le
Japon, la Norvège et l’Islande se sont accrues, prônant la levée du
moratoire de 1986. Ces pays seront au cœur des discussions entre
les 88 membres: ils continuent en effet à chasser la baleine et à
instaurer des quotas de façon unilatérale, en les justifiant à des
fins dites « scientifiques ». Sur la saison 2008-2009, le Japon, la
Norvège et l’Islande ont tué plus de 1500 baleines.

Selon l’hebdomadaire le Sunday Times, le Japon aurait, en amont
de la réunion d’Agadir, mis en œuvre des méthodes plus que
douteuses pour acheter le vote de petits États insulaires et
d’États africains, et ce, afin que la chasse à la baleine obtienne
un nouveau blanc seing de la part de la communauté
internationale.

Argent, billets d’avion gratuits, prostituées… l’enquête du
Sunday Times, corroborée par celle de la BBC a permis de révéler
les conditions douteuses de négociations à la CBI.

En 2008 Toru Suzuki et Junichi Sato, deux activistes de
Greenpeace, ont été arrêtés arbitrairement au Japon, accusés de
« vol » et d' »atteinte aux biens d’autrui », alors qu’ils révélaient
un trafic illégal de viande de baleine. Le procès « Tokyo 2 » est
actuellement en cours, et tous deux encourent une peine de 18 mois
de prison. Le gouvernement japonais doit cesser ces abus aux droits
de l’Homme, ainsi que le détournement de viande de baleine.

L’ordre du jour de cette CBI prévoit le maintien du moratoire
sur la chasse à la baleine sauf pour les pays chasseurs le Japon,
l’Islande et la Norvège, dont les quotas de prises seraient fixés
par la commission. Mais, pour Greenpeace, cette année 2010, celle
de la biodiversité, est l’occasion tant attendue pour améliorer le
fonctionnement de la commission baleinière internationale et
d’aboutir enfin à un réel traité. La Commission peut et doit sauver
les baleines. Greenpeace s’oppose à la chasse à la baleine et
souligne que le moratoire ne peut admettre les exceptions, il doit
s’appliquer à tous les pays.

Greenpeace propose 6 éléments clés, incluant la fin de la chasse
dans les sanctuaires situés dans l’Océan Antarctique, la fin du
commerce international de viande ou sous produits de baleines ainsi
que la fin de la chasse des espèces de cétacés en danger.