La communauté internationale a soutenu aujourd’hui à Paris la fin de l’ère des énergies fossiles afin de se donner une chance d’éviter les conséquences les plus dangereuses du réchauffement climatique. Le chemin proposé dans l’accord est le bon et l’objectif de 1.5°C est un véritable progrès. Mais il faudra de nombreux efforts supplémentaires pour faire définitivement tourner la roue de l’Histoire, en particulier en Suisse.
Un pays riche, avec un budget carbone limité doit clairement en faire plus afin de sortir entièrement des énergies fossiles d’ici à 2050. Il n’est pas trop tard pour corriger rapidement les maigres engagements pris par la Suisse. Le projet absurde de second tube au Gothard, qui n’est autre qu’une infrastructure fossile, la révision de la loi sur le CO2 et la stratégie énergétique 2050 sont autant de décisions importantes, sur lesquelles il faudra trancher dans les prochains mois.
Comme l’ont montré les manifestations qui se sont tenues en Suisse lors du dernier weekend de novembre, la population appelle de ses vœux une meilleure protection du climat. Un engagement qu’elle pourrait obtenir en faisant pression sur les autorités par voie juridique, afin de protéger les générations futures des conséquences funestes du réchauffement climatique.
Le Parlement est lui aussi appelé à agir. Les parlementaires devront montrer qu’ils prennent au sérieux la sortie des énergies fossiles, notamment en ce qui concerne le financement. Une adhésion imprudente de la Suisse à la Banque asiatique d’infrastructure et d’investissement (AIIB), lundi prochain, pourrait mener la Confédération à contribuer financièrement à la construction de centrales à charbon en Indonésie et en Inde. Une façon irresponsable de torpiller l’accord de Paris en quelques jours seulement.