Le Conseil des États se prononce aujourd’hui sur la déclaration de la Commission des affaires juridiques au sujet du verdict de la Cour européenne des droits de l’homme dans l’affaire des Aînées pour le climat Suisse. La semaine prochaine, cette même discussion se tiendra au Conseil national. Les Aînées pour le climat Suisse estiment qu’il s’agit là d’une ingérence politique dans une décision judiciaire et la contestent vigoureusement. Leur demande aux parlementaires est limpide: “Respectez le droit!”

La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a jugé que la politique climatique menée par la Suisse viole les droits humains. La majorité des parlementaires siégeant dans les commissions des affaires juridiques ignorent sciemment le contenu de l’arrêt rendu par la CEDH et refusent de pousser la Confédération à prendre les mesures nécessaires pour protéger la population des conséquences graves du réchauffement climatique.

Commentaire d’Anne Mahrer, co-présidente des Aînées pour le climat Suisse:

“Il est largement reconnu que les droits humains sont menacés par les conséquences du réchauffement climatique. Nous devons maîtriser les dérèglements climatiques si nous voulons protéger nos droits fondamentaux. De nombreuses analyses scientifiques démontrent pourtant que notre pays refuse de faire le nécessaire. Affirmer que les mesures appliquées actuellement par la Suisse sont suffisantes, comme le font les commissions des affaires juridiques, est une erreur. La politique climatique de la Suisse a été soigneusement examinée par la CEDH avant que la Cour ne juge qu’elle viole les droits humains. Les États doivent tous contribuer à limiter l’élévation globale des températures à 1.5°C. Notre pays est loin d’être sur la bonne voie. Si tous les pays agissaient comme la Suisse, l’augmentation des températures mondiales atteindrait 3°C.”

“Il n’est donc guère surprenant que la CEDH ait jugé que la Suisse viole notre droit à la vie privée et familiale avec sa politique climatique insuffisante. Avec la déclaration des commissions des affaires juridiques, les parlementaires cherchent à détourner l’attention sur leur propre échec à mettre en place des mesures efficaces pour nous protéger des impacts alarmants du réchauffement climatique sur la santé et la vie. Ils en avaient pourtant la responsabilité. Il s’agit d’une tentative de faire barrage à une protection du climat compatible avec les droits humains pour des motifs politiques. Les parlementaires feraient mieux d’enfin reconnaître que le réchauffement climatique est une réalité scientifique qui concerne tout le monde.”

“La CEDH a rendu un arrêt fondé sur le droit, avec des conséquences politiques. La déclaration des commissions des affaires juridiques constitue une atteinte inadmissible à la séparation des pouvoirs. Les droits humains ne sont pas dépendants des majorités politiques. Nous, les Aînées pour le climat Suisse, demandons aux parlementaires de respecter le droit et la CEDH. Nous ne sommes pas seules. Près de 16’000 personnes ont signé ces derniers jours une pétition de Greenpeace Suisse qui contient la même demande. Nous aimerions être fières de la Suisse. Nous aimerions la voir saisir cette opportunité et jouer un rôle de pionnier en matière de politique climatique.”

La photo de protestation des Aînées pour le climat Suisse a été prise mardi 4 juin à Berne lors de l’assemblée générale de l’association.

Contacts:

Italiano

  • Norma Bargetzi, Anziane per la protezione del clima, +41 79 352 98 89, [email protected]

Deutsch

  • Rosmarie Wydler-Wälti, Co-Präsidentin des Vereins KlimaSeniorinnen, +41 61 302 96 35, [email protected]
  • Cordelia Bähr, Leitende Rechtsanwältin der KlimaSeniorinnen, +41 78 801 70 34, [email protected]
  • Georg Klingler, Projektkoordinator und Klimaexperte Greenpeace Schweiz, +41 79 785 07 38, [email protected]