Une nouvelle étude de Greenpeace montre à quel point les mers sont menacées. La communauté internationale doit agir rapidement. La Suisse doit ancrer au plus vite l’accord sur la protection de la haute mer dans son droit national. A partir du 20 septembre, les États pourront entamer le processus menant à la ratification.

L’état des mers est inquiétant. C’est ce que montre une nouvelle étude de Greenpeace. « La crise climatique a un impact de plus en plus important sur nos océans”, déclare Iris Menn, biologiste marine et directrice de Greenpeace Suisse. “Pire, les flottes de pêche industrielle amènent les populations de poissons au bord de l’effondrement. »


La température moyenne des océans n’a jamais été aussi élevée. Début septembre, elle s’élevait à 21° C. C’est un degré de plus qu’en 1985, et la biodiversité en souffre particulièrement. Entre 2018 et 2022, l’activité de pêche déclarée en haute mer a augmenté de 8,5 % pour atteindre près de 8,5 millions d’heures, et dans les zones à haute valeur écologique identifiées pour être protégées dans le cadre de l’initiative 30×30, ce chiffre a augmenté de 22,5 %.

Les palangres dérivantes, une méthode de pêche à l’origine de beaucoup de prises accidentelles, sont utilisées dans 75 % des activités de pêche en haute mer. Ce sont surtout les thons et les espadons qui sont impactés et qui subissent une surpêche massive. 

Moins d’1 % de la haute mer protégé

Il y a six mois, les Nations unies ont adopté un traité mondial sur la protection des océans. L’objectif de ce texte est d’en protéger au moins 30 % d’ici 2030 (Initiative 30X30). Pour y parvenir, 11 millions de kilomètres carrés doivent être protégés chaque année, soit environ 2,5 fois la superficie de l’Union européenne. Actuellement, moins d’1 % de la haute mer est protégée.


Greenpeace exige que la communauté internationale mette rapidement en œuvre le traité sur les océans. Le texte deviendra un droit valable à l’échelle mondiale 120 jours après que 60 pays l’auront ancré dans leur droit national. De telles ratifications deviendront possibles à partir du 20 septembre, date à laquelle la 78e Assemblée générale des Nations unies se réunira à New York.   

La Suisse doit aller de l’avant

En Suisse le processus de ratification doit passer par le Parlement fédéral. Pour cette raison, l’Office fédéral de l’environnement estime que la Suisse pourra ratifier le traité « au plus tôt au printemps 2025 ».

« La santé des océans est étroitement liée à notre survie, tant pour les pays côtiers que les pays enclavés », explique Iris Menn. « La Suisse doit ancrer au plus vite l’accord sur la protection de la haute mer dans son droit national et soutenir activement sa mise en œuvre au niveau international ».

Documentation

30×30 From Global Ocean Treaty to Protection at Sea, Greenpeace International, septembre 2023
30×30 du traité mondial sur les océans à la protection en mer, résumé en français, Greenpeace International, septembre 2030
Photos

Contacts

Iris Menn, biologiste marine, directrice de Greenpeace Suisse, +41 79 886 75 92[email protected]

Mathias Schlegel, porte-parole pour Greenpeace Suisse, +41 79 794 61 23[email protected]