BKW/FMB souhaite prolonger l’activité de la centrale nucléaire de Mühleberg tout en réduisant ses investissements dans la sécurité. Une attitude irresponsable et dangereuse. L’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) et les autorités fédérales doivent aujourd’hui prendre leurs responsabilités.
BKW/FMB souhaite prolonger l’activité de la centrale nucléaire de Mühleberg tout en réduisant ses investissements dans la sécurité. Une attitude irresponsable et dangereuse. L’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) et les autorités fédérales doivent aujourd’hui prendre leurs responsabilités.
Il n’y a aucune raison de se réjouir de l’annonce de BKW/FMB de vouloir arrêter la centrale de Mühleberg en 2019. Cette installation nucléaire, une des plus vieilles de la planète, va pouvoir continuer son activité pendant 6 ans en conservant ses principaux défauts de sécurité. Les 15 millions de francs suisses que BKW/FMB annonce vouloir investir dans des mesures de rééquipement sont une mesure purement cosmétique. Cet argent ne suffira de loin pas pour régler les principaux problèmes qui se posent à la centrale.
Pour faire court: le citron sera pressé jusqu’au bout et le risque sera porté par la population suisse. Une centrale nucléaire pour laquelle le danger est avéré, doit être mise à l’arrêt et en aucun cas voir son activité prolongée. De plus, rien ne garantit que le réacteur de Mühleberg soit retiré du réseau en 2019. Il ne s’agit pour l’heure que d’une annonce de l’exploitant, qui n’a aucun caractère contraignant.
Ajoutons que cette décision confirme les craintes de Greenpeace sur l’indépendance de l’IFSN. En décembre dernier, l’IFSN annonçait très clairement que BKW/FMB devait avoir réalisé un rééquipement complet d’ici à 2017, si l’entreprise souhaitait faire fonctionner la centrale de Mühleberg au delà de cette date. On sait aujourd’hui que ces travaux ne seront pas effectués, et que Mühleberg pourra fonctionner deux ans de plus que ce que l’IFSN souhaitait il y a moins d’une année. Sous la pression de BKW/FMB l’IFSN a donc plié et est revenu sur ses positions. Ce n’est rien de moins que la faillite du système de surveillance nucléaire suisse.
Il y a de bonnes raisons de s’inquiéter. En plus de Mühleberg, quatre autres réacteurs nucléaires sont en activité en Suisse, dont les deux réacteurs de la centrale de Beznau. Beznau1 est le plus vieux réacteur encore en activité sur la planète. Il est confronté à des problèmes de sécurité similaires à ceux que l’on observe à Mühleberg. La décision d’aujourd’hui ne laisse rien présager de bon en ce qui concerne les rapports entre l’IFSN et les exploitants de centrales nucléaires.
Il appartient aux autorités politiques fédérales de se faire la voix de la raison et d’imposer une date limite en ce qui concerne l’activité de toutes les centrales nucléaire de notre pays. Exigez avec nous une limitation à 40 ans en soutenant notre pétition « 40 ans ça suffit! ».
Florian Kasser est en charge de la campagne nucléaire de Greenpeace Suisse