Greenpeace lance aujourd’hui une campagne pour dénoncer l’utilisation d’huile de palme issue de la destruction des forêts tropicales et des tourbières indonésiennes, par Nestlé, dans la fabrication de certains de ses produits, notamment des barres chocolatées Kitkat. De telles pratiques industrielles accélèrent la disparition d’espèces menacées, comme les orangs-outans, et aggravent également la crise climatique.
Le 17 mars, partout dans le monde, Greenpeace
lance une grande campagne avec notamment un clip vidéo et une
pétition en ligne demandant à Nestlé de ne plus s’approvisionner en
huile de palme issue de la destruction des forêts
indonésiennes.
Nestlé et l’huile de palme de Sinar Mas
Dans un rapport, publié ce jour,
intitulé « Pris en flagrant délit », Greenpeace passe au crible
les fournisseurs auprès desquels Nestlé s’approvisionne en huile de
palme, en premier lieu Sinar Mas, le plus gros producteur
indonésien. Depuis 2007, la consommation d’huile de palme de Nestlé
a pratiquement doublé, pour s’établir aujourd’hui à 320’000 tonnes
par an.
À chaque fois qu’on croque dans un KitKat, la forêt indonésienne
est grignotée un peu plus. Or préserver cet écosystème est
essentiel pour contenir le dérèglement climatique et préserver les
orangs-outans. Greenpeace exige de Nestlé non pas une simple pause,
un «break» comme le dit la publicité KitKat, mais l’arrêt total de
son approvisionnement auprès des fournisseurs qui détruisent les
forêts indonésiennes.
Indonésie: le terrain de la déforestation
En Indonésie, le rythme de la déforestation compte parmi les
plus importants de la planète: l’équivalent d’un terrain de foot de
forêt disparaît toutes les 15 secondes – moyenne mondiale: toutes
les 2 secondes. Environ 1,8 million d’hectares de forêts
indonésiennes disparaissent chaque année – 13 millions d’hectares
sont détruits chaque année dans le monde.
Les plantations de palmiers à huile sont l’un des principaux
moteurs de cette catastrophe écologique. À cause de cette
déforestation irresponsable, l’Indonésie se classe au troisième
rang des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre, derrière la
Chine et les États-Unis. La déforestation est la 2e cause du
dérèglement climatique.
Greenpeace et Nestlé
Ce rapport et cette campagne publique lancés aujourd’hui par
Greenpeace font suite à différentes tentatives menées par
l’organisation environnementale pour persuader Nestlé de mettre un
terme à ses contrats d’approvisionnement avec le groupe Sinar Mas.
En décembre dernier, Greenpeace avait notamment fourni au géant
agroalimentaire suisse des preuves des activités illégales menées
par la compagnie indonésienne.
Suite à une campagne menée au printemps 2008 par Greenpeace via
un clip parodiant
la publicité Dove, l’une des marques du groupe Unilever, ce
dernier avait résilié ses contrats d’approvisionnement avec Sinar
Mas. Kraft avait fait de même, un peu plus tard.
Jusqu’à aujourd’hui, Nestlé continue de fermer les yeux, ce qui
pousse Greenpeace à déclencher une campagne publique pour
sensibiliser et mobiliser les consommateurs. Il est temps que
Nestlé résilie ses contrats avec Sinar Mas et contribue à protéger
les forêts et les tourbières indonésiennes.